Elon Musk veut faire de Tesla un géant de l’intelligence artificielle et de la robotique


Elon Musk dans une voiture Tesla, à Pékin, en Chine, le 31 mai 2023.

« Enfin, le futur va ressembler au futur » : c’est ainsi qu’Elon Musk saluait, fin novembre 2023, à Austin (Texas), le lancement du Cybertruck, un monstre d’acier sorti des usines Tesla et vendu 80 000 dollars (73 000 euros). Sorti avec des années de retard, il est très difficile à produire en raison de sa carrosserie en acier inoxydable non peinte. Il a reçu un accueil mitigé, tandis que des vidéos du véhicule futuriste aux prises avec la neige ont circulé sur les réseaux sociaux. En réalité, l’avenir de la firme se situe sans doute ailleurs, comme l’a rappelé, lundi 15 janvier, le magnat, qui entend « faire de Tesla un leader de l’intelligence artificielle [IA] et de la robotique ».

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Depuis des années, il se dit que ses voitures, développées dans la Silicon Valley et non à Detroit, berceau de l’automobile, sont des « iPhone sur roues ». Elon Musk entend mener son groupe au-delà de la voiture électrique, même si le chemin pour y parvenir est des plus chaotiques. L’entreprise dispose d’atouts prometteurs, comme ses bornes de recharge et ses batteries, qui peuvent faire du constructeur automobile un leader du stockage d’électricité. Sa nouvelle ambition la plus audacieuse réside dans la conduite sans conducteur et dans l’IA. « Vous ne semblez pas comprendre que Tesla n’est pas une start-up, mais une douzaine de start-up », a également lancé M. Musk, le 15 janvier.

C’est cet esprit de jeune pousse qui justifie la valorisation de la société. L’action a beau avoir perdu la moitié de sa valeur depuis son pic de l’automne 2021, elle a néanmoins gagné 80 % en un an. Surtout, le constructeur vaut 700 milliards de dollars, soit soixante-dix ans de bénéfices, contre 260 milliards de dollars pour Toyota et 11 milliards de dollars pour Renault.

Nombreux obstacles

A un analyste qui estimait que l’entreprise était surévaluée, n’ayant rien que Toyota n’avait pas, Elon Musk avait répliqué : « Il a le mauvais cadre de référence. Tesla est une entreprise de robotique et d’intelligence artificielle. » De fait, le milliardaire, qui a été l’un des cofondateurs d’OpenAI, le créateur du robot conversationnel ChatGPT, financé par Microsoft, se lance dans l’IA, en dépit de ses réticences initiales. « Je pense que nous devons être très prudents en [la] matière (…) Avec [elle], nous convoquons le démon », avait déclaré ce féru de science-fiction en 2014.

Les obstacles sont nombreux. En décembre 2023, le régulateur américain a forcé Tesla à rappeler deux millions de véhicules pour être certains que son Autopilot, capable de freiner et de tourner le volant, ne diminue pas l’attention du conducteur. Mais les investissements sont massifs, facilités par le fait que le groupe ne fait pas de publicité pour ses véhicules, à la différence de ses concurrents. A l’été, M. Musk avait révélé que le constructeur prévoyait de dépenser plus de 1 milliard de dollars d’ici à la fin de 2024 dans un superordinateur baptisé Dojo et destiné à favoriser le développement de la technologie des voitures sans conducteur.

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Catégorie article Politique

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